A priori N°1

Le système économique le plus efficace qui soit, c’est le capitalisme.

Remettre en cause le capitalisme et proposer une alternative dans laquelle se retrouveraient des gens de sensibilité de gauche, des centristes, et des gens de droite soucieux d’efficacité économique, ce n’est donc pas possible ? Vraiment ?

Autrefois, on ne parlait pas d’ « économie » mais d’ « économie politique » – il s’agit en effet d’un choix volontaire d’organisation de la société. Au cours du XXème siècle, nous avons essentiellement connu une lutte entre les systèmes communiste et capitaliste. Le premier a fait la preuve de son inefficacité économique. Le second s’est installé comme le système économique vainqueur que plus personne – à part l’extrême gauche qui rejette d’emblée le libéralisme et revendique des prises de décision exclusivement collectives – n’ose remettre en cause. Les gens sérieux ont intégré le capitalisme comme le système économique le plus efficace qui soit. Sans jamais s’interroger sur la possibilité de le dépasser pour progresser, sans chercher à créer un système économique qui serait à la fois plus efficace et plus juste.

Il fut un temps pourtant où certaines réflexions, riches, ne se laissaient pas enfermer dans un carcan intellectuel et avaient commencé à entamer l’orthodoxie capitaliste. Des portes ont été ouvertes – il en reste d’ailleurs des traces concrètes. Mais depuis des dizaines d’années, la réflexion politique sur les fondements de notre système économique est au point mort.

Certes, aujourd’hui on nous parle en permanence de « réinventer » l’économie. Des politologues et des économistes nous servent leur analyse des réponses techniques des gouvernements face à la vie de la bourse et du monde économique, et beaucoup d’auteurs surfent sur la « crise » – un état d’insatisfaction sociétal devenu quasi permanent – pour remplir les rayons des librairies de leurs critiques et de leurs solutions. Mais sans jamais revenir à la base, sans jamais réinterroger ce fondement du système économique qu’est l’entreprise, cette mise en commun du travail et de l’investissement d’un groupe de personnes au service de la société.

Contributisme

« La question qui se pose est donc de savoir comment nous pourrions vouloir organiser notre monde sous l’angle de son fonctionnement économique. Après tout, pourquoi ne pas se poser cette question un peu arrogante ? Il n’y a rien de tabou, n’est ce pas ? Et vous avez déjà forcément abordé le sujet, d’une manière ou d’une autre, entre amis, lors d’un dîner mondain – ou d’une façon un peu plus périlleuse, lors d’un repas chez vos beaux-parents. Mais entre nous, nous ne courrons pas grand risque à vouloir refaire le monde.

J’aurai une exigence. Pour juger de différents systèmes que nous pourrions envisager pour nos sociétés modernes, il est indispensable de prendre le point de vue de l’efficacité – que certains ont tendance à oublier – en plus des critères de justice, de prise en compte des personnes en difficultés, d’intérêt collectif etc. – qui bizarrement se trouvent être aussi parfois oubliés. Mais pas par les mêmes... »

Contributisme – voir p. 10 à 113

Contributisme et autres contes
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